Jean Phi président ! Jean Phi président ! Jean Phi président ! Jean Phi présid….
Samedi 25 juin 2021, c’est jour de sortie d’hibernation pour les copains (-ines) de la FFMC 76, à l’issue d’un confinement hivernal (puis printanier) prolongé pour cause de covid taquin (je sais, on doit dire LA covid, mais j’ai vérifié, le mien est un mâle !).
Bien sûr, depuis que les vannes ont été peu à peu réouvertes début mai, les occasions (individuelles ou en petits groupes) de roulage n’ont pas manqué – malgré une météo franchement décourageante – mais les reports et ajournements successifs de projets de balades « officielles » nous ont amenés jusqu’à cette date avancée dans l’agenda évènementiel de notre programme 2021.
C’était donc, mise sur pieds par Jako notre retraité dieppois, une balade à objet mixte, Jeunes permis / reprise de guidons qui était proposée à nos adhérents et sympathisants.
Comme d’hab’, je peine à m’extraire de sous la couette, cherchant à récupérer un max de la fatigue que la vieillerie accumule sur ma constitution à la résistance altérée (bref, je deviens vioque).
La météo n’est pas du genre à vous mettre des fourmis dans les poignets, et c’est plus par envie d’apporter du nombre à l’organisation que par appétence pour les routes à sillonner que je me mets en route.
Je rejoins le groupe au bureau de la Mutuelle des Motards dans l’extrême limite des délais annoncés, et bon dernier comme il fallait s’y attendre.
Un rapide tour d’horizon des forces en présence me fait savoir que l’onglet « Jeunes permis » de la sortie du jour est réduite à sa portion congrue : pas le moindre novice comptabilisé dans nos rangs. Tout au plus une tête nouvelle qui nous confiera avoir roulé un peu par le passé et revenir récemment à la moto via un Bandit 650 fraîchement acquis.
Donc c’est plus l’aspect « reprise de guidon » (ou comme dans mon cas, contribution à l’encadrement) qui justifie la présence des participants matinaux. On notera tout de même celle d’une MV Agusta à la présence sonore…. marquée ! et celle d’un 650 CBF à l’immatriculation parisienne en quête de roulage en campagne.
Que ces copains nouveaux venus m’en excusent par avance, mais ma mémoire de poisson rouge en pleine déliquescence ne m’a – hélas – pas permis d’enregistrer leurs prénoms.
Quoiqu’il en soit, c’est une quinzaine de motos (et de motard(e)s, car fait exceptionnel il n’y a nul duo d’enregistré au départ de ce matin) qui est rangée, prête à prendre la route.
Les tenues de pluie sont majoritairement de sortie, même si cette dernière n’est pour l’instant pas d’actualité. Un regard vers le ciel n’ayant rien d’engageant, beaucoup ont préféré jouer la sécurité en se pré-équipant.
9h30 passées, le cortège s’ébranle, d’un tenant. Pas de groupes fractionnés, le nombre réduit de participants ne le nécessitant pas forcément (même si pour la gestion du roulage ça n’aurait rien eu de saugrenu).
La sortie de la métropole s’effectue au plus direct, par les voies rapides, avant de rejoindre Val de Saane par les départementales à partir d’Isneauville. Le temps est gris, mais toujours pas de pluie, et le cortège s’étire le long de ces routes peu fréquentées en ce samedi matin.
Pause à Val de Saane, non loin de la moto école Poncelet-Levasseur, partenaire de l’évènement.
L’occasion de causer « moto » avec certains copains pas vus depuis plusieurs mois, ou avec les nouvelles têtes dont, par essence, on ne sait pas grand-chose.
Jean Phi étrenne sa Varadéro acquise il y a peu de temps, et a très galamment prêté sa dernière acquisition (un bon vieux 600 Transalp des familles) à notre secrétaire de choc, Gwendo, que des contraintes matérielles ont empêchée d’utiliser une de ses mêmes Transalp.
Jako a renouvelé son 1150 GSA par la même mais moins kilométrée, et surtout, Jean Marc, adepte de la grande routière bavaroise depuis des lustres, me fait tomber les bras en me présentant sa petite dernière, un 1250 GS full options.
Si même les chantres de la RT passent au trail chez BM, Choupi ne va bientôt plus avoir qu’à aller se retirer pour prendre la tenue ecclésiastique dans un lieu de recueillement oublié du monde (ou à Gouyette, passque là bas y’a la chopine en plus !!!)…
Toujours pas de soleil en vue quand on redémarre, mais pas de pluie non plus, même si le gris humide est notre tableau de fond.
Finalement, au gré des départementales qui finissent par nous conduire à Dieppe, la tendance est plutôt à l’amélioration, et, à défaut de soleil, c’est une clarté de bord de mer bienvenue, couplée de façon étonnante à une chaleur surprenante une fois descendus des motos, qui nous accueillent au bord du port.
Avec la satisfaction du devoir accompli, Raymond nous abandonne au guidon de son incontournable Gold pour retrouver Chantal dont le spectacle de chant du soir a nécessité le transfert du BBQ post balade chez Lydie.
L’appétit ouvert par les kms, c’est une ruée qui s’amorce à pieds vers le front de mer, où le groupe se scinde en deux : les pique-niqueurs pré-équipés qui s’en vont se poser sur les galets, et ceux qui prennent d’assaut la baraque à frites locales (heureusement désertée par cette météo tristounette) et s’installent sur les tables d’icelle.
Nous masquerons pudiquement les scènes d’orgies découlant de l’affrontement de bipèdes affamés et de barquettes de frites/saucisses, les images pouvant choquer – voire traumatiser – les plus jeunes de nos lecteurs…
Disons que dans l’affaire, Pierre, notre salarié AMDM, exceptionnellement des nôtres en cette matinée, n’a pas été le dernier à transformer la tablée en scène de bataille rangée… Les frites n’avaient définitivement aucune chance ! ça et un florilège de blagues à deux balles et il a été vivement convié à revenir se joindre à nous lorsque l’envie le (re)prendrait.
Nous noterons au passage que nos trois nouveaux s’étaient regroupés auprès du point de ravitaillement, signe d’une arrivée « la fleur au fusil » avec les moyens du bord, ou bien de besoins en liquide supérieurs à la moyenne (c’est que ça n’a pas que faim, ça a aussi soif ces bétails là !!!).
le directeur du casting, Jako, qui sur ses terres a géré l’affaire sur toute la longueur.
On aperçoit dans le fond, le long des falaises côté Varengeville, la nappe de brume porteuse d’une vraie drache propre à tester la plus résistante des combinaisons de pluie, et dont l’arrivée va juste nous laisser le temps de déserter le front de mer pour nous réfugier sous les arches protectrices du passage vers le port.
Il était temps ! c’était top synchro et ça s’est joué à peu. Le ciel se vide d’un coup sur nos têtes, heureusement abritées. Tout le monde prend son mal en patience, conscient de la chance de ne pas être en plein roulage avec pareil déluge.
Passé un petit quart d’heure les choses se calment et une certaine clarté illumine de nouveau le ciel.
Suffisant pour redonner à tout le monde l’envie de reprendre la route au plus vite. Le copain à la MV Agusta nous abandonne pour aller rendre visite à son concessionnaire (dieppois), et de notre côté les moteurs ont à peine le temps de monter en température que nous nous arrêtons au centre de la moto école Cotard-Janval, à la sortie de la ville, histoire de nous présenter à la formatrice et à son groupe d’élèves, à l’oeuvre sur une piste encore bien humide.
Le temps de faire mieux connaître la FFMC et son environnement (AMDM / AFDM / MOTOMAG …) à ces futurs motards, et on prend le chemin du retour vers Rouen, via Val de Saane.
Ça, c’est ce qui est initialement prévu par Jako et son planning « au cordeau ».
Mais comme chacun le sait, une sortie en groupe se passe rarement ainsi que ses organisateurs l’ont planifiée.
Et cette fois ci, le trublion de service n’est autre que notre facétieuse trésorière, Gwendo, qui se range sur le bord de la route, une première, puis une seconde fois, au guidon de sa Transalp anémique. Passée en mode « monocylindre », les deux fois la têtue bête de somme redémarre, mais un peu plus loin, lors de la traversée de Brachy, elle rend définitivement les armes et décide de refuser tout concours à l’entreprise de retour sur la ville aux cent clochers.
Après avoir fait appel à nos sommités présentes dans l’art de la mécanique, emprunté de l’outillage à l’autochtone et commencé à démonter ce que nos connaissances nous permettaient d’affronter sans risque de tout casser, il nous faut nous résigner : le troll présent dans le circuit d’allumage de notre vénérable aïeule japonaise est plus fort que nous ! (pourtant quel chouette spectacle que tous ces mâles autour de la Transalp, les bras croisés à regarder Gwendo jouer du tournevis et de la clé de 10 !!!)
Le diagnostique est donc posé : ce sera un appel à IMA pour un rapatriement par l’assistance.
Ironie du sort, la société qui va passer récupérer la bête malade a ses locaux sur la même zone que la moto école Cotard et nous sommes passés devant il y a moins d’une heure.
Yapuka attendre…
Jean Phi, l’heureux propriétaire de notre rétif bolide devient donc, automatiquement, Président Honoris Causa temporaire de la FFMC, la Fédération Française des Motards en Carafe…. Beau titre de gloire et belle promotion pour notre Jean Phi qui a déjà raté une sortie précédente pour cause d’étrier grippé.
Le temps s’étire et les anciens en font de même (vue la moyenne d’âge de toute cette jeunesse, ça n’a rien d’étonnant!).
Des groupes se forment et on bavache essentiellement bécane dans tous les coins.
TIN TIN TIN…. Heureusement, une petite heure plus tard la cavalerie intervient juste à temps pour sauver le convoi (mis en cercle) de l’attaque des méchants peaux rouges…. Qu’est ce qu’ils sont bien ces tuniques bleues !!!
Rapidité, efficacité et sécurité sont les mots qui qualifient l’intervention de notre super héros.
En deux coups les gros, et un petit quart d’heure, l’affaire est pliée et le missile intersidéral de Jean Phi est évacué en plateau vers la base ulta secrète de maintenance de Dujardin Motos. Tout cela sous les fenêtres de l’agence communale de la poste sur lesquelles sont affichées de belles photos (légèrement moqueuses) de Thomas Pesquet la gloire spatiale régionale…
Quand je pense qu’il y en a pour pester contre les quatre roues (et plus). Voici un des moments où on est bien content de les savoir pas trop éloignés et disponibles…
En tous cas si Jean Phi cherchait un moyen d’enlever Gwendo sur la croupe de sa varadéro, il l’a trouvé ! De là à penser que tout ceci est un projet dûment fomenté par l’ancien pour profiter de l’absence de Gwen afin de lui soustraire sa promise….
Allez, « chacun sa route, chacun son chemin », c’est ce que semblent se dire le camion et les motards qui filent chacun de leur côté.
Avec tous ces avatars, la sortie a pris un énorme retard sur le planning prévisionnel. Certains décident de rentrer en solo, la majorité rentre en mode direct, et, ayant rentré au préalable la boucle entière sur mon road book, je décide de terminer en solo l’itinéraire prévu par Jako.
Bien m’en prend parce que la météo se maintient et que les petites routes deviennent plus techniques et encore moins fréquentées.
Je termine mon escapade en coupant par St Jean du cardonnay pour basculer sur Malaunay et retrouver Lydie qui a repris au pied levé l’organisation du BBQ du soir.
Finalement, c’est en tout petit comité, Lydie, Gwendo, Christine, Hugues et ma pomme (même Jean Phi est passé en mode Papy-ronchon et préfère aller enfiler sa chemise de nuit que de profiter des grillades FFMCiesques) que se terminera cette journée, sous quelques gouttes, mais dans une convivialité que la récente sortie d’un confinement castrateur prolongé aura rendue encore plus appréciable…
voilou, il est temps pour nous d’aller rejoindre Jean Phi dans un sommeil réparateur (et bien mérité !!!)
… à bientôt pour de nouvelles aventures….
Arno du bureau
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