Hivernale Vimoutiers du 12 février 2017

Dimanche 12 février. 

J’ai traîné tout ce que j’ai pu sous la couette, histoire de profiter jusqu’au dernier moment de la douce chaleur de la fibre synthétique, mais là, il y a un moment où il faut bien se résoudre à s’extraire du cocon. 

Motif : plus que valable ! c’est l’heure de la traditionnelle balade hivernale, reprise en main cette année par not’ gars Pascal, qui en a fait un peu sa spécialité depuis quelques années…

Le temps de passer remplir les entrailles de ma diva transalpine de précieux benzène (accompagné de mon copilote à la pilosité avérée), et j’arrive pile-poil au bureau de la mut’ : 9h tout rond.

Ben, y’a pas grand monde.
Moi qui m’attendais à y trouver une foule de motos piaffant à l’idée de prendre la route !
Elles ne sont que deux, rangées en épi devant le local. Les GS 1150 de Pascal, et 1200 de Denis.

Puis, vont nous rejoindre le 1200 Super T de Pascal et Françoise, le 1100 Bulldog de Lydie, et le 1000 CBF de Roland.

On patiente autour d’un café au local, jusque vers 9h40, heure à laquelle nous décidons unanimement de lever le camp.
Des désistements non annoncés ont dégrossi la troupe.
6 motos et 7 courageux, voici l’effectif d’une des hivernales les plus réduites depuis fort longtemps !

Il faut dire que j’avais « 1° » d’affiché comme température au tableau de bord du Guzzi ce matin.

De quoi largement réduire les prétentions touristiques des motards les plus frileux…. 

Allez, on sort rapidement de Rouen, et filons au plus droit jusqu’à Bourgtheroulde, où nous quittons le réseau principal pour nous hasarder (enfin, heureusement pour nous, devant, Pascal sait à peu près où il va…) sur des routes de plus en plus étroites.

Le thermomètre est constant : pas de soleil en vue, et la grisaille nous maintient à 2°. c’est vivifiant !

Nous traversons Montfort sur Risle, avant d’opérer notre première pause, au bord de l’eau à St Philbert sur Risle.

Il faut dire que si les gros trails roulent équipés de manchons et de poignées chauffantes, Lydie et Roland ont fait le choix de s’en passer sur leurs routières, et l’opportunité de se réchauffer les mains est accueillie plus que favorablement par notre trésorière historique !

Est-ce le froid qui rend comme ça Roland d’humeur ronchonne ?
Toujours est-il qu’avant qu’il ne passe ses humeurs sur l’organisateur, ce dernier sonne l’heure de la remise en marche.

Il était temps !
La proximité du cours d’eau donnait des frétillements dans les nageoires aux occupants de l’aquarium qui sert de couvre-chef à not’ Pascal, et attendre davantage eut fait courir le risque de devoir chausser des cuissardes en caoutchouc pour partir à la chasse aux vertébrés aquatiques fugueurs !!!

Les routes sont sèches, et ma foi, ça roule pas trop mal, malgré l’étroitesse des voies parcourues.

En queue de peloton, je souris sous mon bol, en analysant le tracé que nous fait emprunter Pascal. Des années à mettre sur pied en commun des balades, rallyes et autres reco’, nous ont permis de constater que nos goûts en matière d’itinéraires étaient parfaitement alignés ! :o)))

Je me remémore la surprise, par le passé, de certains participants devant la nature des routes empruntées, et leurs questions quant à la possibilité de rouler sur des axes plus larges,
Eh non ! Historiquement, on a fait le choix d’emmener les participants sur des itinéraires bis (ter ? Terre ???), et j’avoue éprouver toujours autant de plaisir à parcourir ces voies souvent inconnues ou oubliées.

Je ferai d’ailleurs, plus tard dans la journée, la remarque à Pascal qu’il y a pas mal de petites routes empruntées ou villages parcourus ce matin, que je découvrais. Il m’avouera sa grande joie à cette nouvelle, car depuis qu’on sillonne nos départements en long et en large, les découvertes en la matière commencent à se faire plus épisodiques.

Un peu plus loin, l’imposant convoi (!!!!) stoppe devant une propriété où s’entassent les carcasses de tracteurs.
Un cimetière d’engins agricoles, où ils viennent se retirer pour vivre dans la décence et le respect, leur derniers instants d’existence !!

L’occasion d’une nouvelle pause pour se réchauffer les membres engourdis.

Et pour Crunch, toujours avide de musardise, d’aller se dégourdir les coussinets…

mais surtout, l’occasion rêvée pour le professeur Denis, de nous assener un cours sur les tracteurs et leur mécanique.

Et gare à qui ne suit pas l’exposé !!!!

il faut bien convenir que le passé professionnel de Denis lui donne autorité à tenter de nous expliquer le fonctionnement de ces vestiges antédiluviens.

Certains esprits chagrins ne purent d’ailleurs s’empêcher de susurrer que l’agricole Guzzi ne dépareillerait pas dans cette brillante exposition.

Que la langue leur soit coupée, et leurs testicules frits dans de la graisse d’Urus (avec du miel)….

Reprise des hostilités.
Tout le monde ré-enfourche son destrier, avec pour objectif d’aller se poser les fesses au chaud autour d’une table accueillante !

Mais ça, ça se mérite.

Il convient tout d’abord de traverser l’axe Bernay – Lisieux, la chargée RN 13, qui nous bloque quelques minutes à l’intersection avant de trouver un créneau pour opérer le passage sur « l’autre rive » du macadam…
Nous nous félicitons de la petitesse du convoi sur ce coup là !

Ensuite, une fois parvenus à Vimoutiers (terme de notre balade, mais ça, seul Pascal le sait), le bougre nous fait pousser jusqu’à Camembert, niché à une poignée de kilomètres de là.

Histoire de prendre un petit cliché-souvenir devant la porte désespérément close du musée du camembert…

Cette fois ci, il est plus que temps de filer nous réchauffer et nous remplir le ventre.

La troupe décolle pour refaire en sens inverse la courte distance qui nous mène jusqu’au bar à motards ayant accepté de nous donner le couvert, en cette pause méridienne, dans le centre de Vimoutiers,

Il faut bien reconnaître que l’affluence est au plus bas en cette morte saison, et que le coeur du village est particulièrement calme.

On s’en fout un peu, je ne vous le cache pas, l’essentiel étant d’être bien accueillis et d’y trouver de quoi nous sustenter !

La table est dressée, et, après avoir déposé une masse impressionnante de couches et sous-couches vestimentaires sur la seule table dispo à côté (c’est avantageux, ça nous fait tout de suite paraître plus sveltes et minces, d’un coup !!!), tout le monde se pose le séant, qui sur une chaise, qui sur une banquette, en goûtant à la félicité d’une douce moiteur ambiante.

Pascal a galéré pour nous trouver un établissement à même de nous accueillir à cette saison. Tout est clos, la saison touristique ne redémarrant que dans une paire de mois.
Finalement, aiguillé par le boulanger voisin, il s’est tourné sur le « BAR A MOTARDS », en plein centre, repris il y a peu par un couple de jeunes motards, et qui a accepté de nous héberger et de nous restaurer, alors que ce n’est pas du tout leur activité habituelle.

Après une copieuse entrée à base de charcuterie et de tomates (et le traditionnel Kir normand pour ceux qui le désiraient), voici du consistant pour réchauffer et rassasier les ventres affamés que nous sommes :

 

une tartiflette maison, qui fait la joie des petits zé des grands !

Je peux vous dire que personne ne laisse sa part au chat (ou au chien en l’occurrence) ! Et que les motards seinomarins se font un devoir de rendre l’hommage qui s’impose à la susdite tartiflette, chauffée au feu de bois dans le commerce voisin.

Le visage goguenard de Lydie et Pascal, l’oeil luisant de Françoise sont autant de détails qui ne trompent pas : même si on peut se désoler du choix d’une tartiflette dans la capitale mondiale du camembert, ce sera bientôt l’heure de l’hallali sur le fromage de montagne, les lardons et les pommes de terre….

Bien sûr, manger sous un poster de GEX a de quoi couper l’appétit de n’importe quel motard normalement constitué (sauf David, notre ex-vice-coordinateur, amateur de trucs insipides, et justement pas normalement constitué)….

… mais il n’en est rien, et l’organisateur du jour donne l’exemple, en ruinant à grands coups de fourchette, la belle homogénéité de son assiettée montagnarde…

On refait le monde en se remplissant le ventre.

Y’a du rab’, et une seconde assiette de tartiflette, aussi garnie que la précédente, est proposée aux courageux volontaires.
J’en suis, et, attaché de par mon éducation à toujours rendre une assiette vide, je paierai cher en fin d’AM cet excès d’optimisme gustatif…

Je termine aussi péniblement que mes petits camarades cette seconde tournée (encore que,,, eux ont baissé les bras avant terme, dans l’impossibilité de finir leur assiette), avant… de voir arriver une méga part de tarte aux pommes, production du boulanger d’à côté, au chapeau et au look dignes de Marc Veyrat.

Je ne vous cache pas que pour certains, l’ingurgitation de la susdite pâtisserie est un exercice délicat, la faute à un manque de place avéré au niveau de la ceinture abdominale…
Ne pouvant demander l’aide d’un ami, je me fais toutefois épauler par ma fusée poilue pour terminer, péniblement et avec force soupirs, la chose, pourtant des plus délicieuses !

Françoise, elle, a carrément botté en touche, en réclamant du papier d’alu afin de l’emporter pour la consommer plus tard…
P’tite joueuse, dégonflée !!!! ;o)))

Bon, on s’en retourne à la table d’à côté, afin de ré-enfiler nos équipements, qui, maladroitement placés trop près d’une source de chaleur trop importante, ont singulièrement rétréci sur ces entrefaites !!!!
Ah la la… quel manque de jugeotte de notre part !
Nous serons plus attentifs à ce détail lors de nos prochaines escapades, promis !

Et là, forcément, notre attention se porte sur un détail vestimentaire qui nous avait plus ou moins échappé jusque là.

Le mauvais goût étant, comme la confiture, d’une nature à se répandre de façon contagieuse, nous avons pu constater que Pascal lui-même n’avait pu échapper à la néfaste influence de l’enclume Dieppoise !

Pour qui connaît Pat’ ze rat, habillé depuis sa tendre enfance en couleur minium par une mère visiblement dépossédée de tout instinct maternel (c’est lui là, en photo en dessous, avouez qu’on ne vous ment pas !!!)

et ça, l’infâme entorse au bon goût qu’il tenterait encore d’imposer à nos regards endoloris, si on ne l’avait pas contraint manu-militari à la remplacer sous peine d’être assigné trois mois en co-location avec FX !. Notez toutefois que le perfide tente néanmoins de poursuivre son travail de sape, en ayant cédé son tromblon fluo à sa tendre moitié, parfois si naïve et crédule !!!)

pour qui connaît l’olibrius, disais-je, rien de plus consternant que de constater que sa malfaisante opération « goûts de chiotte » a réussi à faire tâche d’encre à la fédé.

Cherchant à comprendre ce qui pouvait se passer lorsqu’on enfile soi-même ce genre de tenue d’apparat digne d’un paon en pleine parade nuptiale, j’ai fait don de mon corps à la science, en prenant le risque ultime d’arborer pareil accessoire, affiché par le premier employé DDE venu en mission sur le terrain…

Et là soudainement… Plop !
Encéphalogramme plat, absence totale de pensée, disparition de la moindre conscience de ce que je suis, ce que je fais, du monde qui m’entoure…
je me sens soudainement Nabillesque, prêt à jouer dans Les chtis et les Dieppois vs le reste du monde sur M6, à acheter un XJR de 800 kilos avec mes avant-bras de frelon asiatique, de chahuter des routiers de trois fois ma corpulence avec mes lunettes d’intello, je réclame des bisous, des bisous, je me sens réincarné en bock de bière géant…….
‘Tin’ ça va iech !!!!!

Heureusement, mes camarades, redoutant une catastrophe cérébrale imminente, se précipitent sur moi et m’arrachent l’incongruité de la tête, mettant immédiatement un terme à l’enchantement maléfique qui commençait à me gagner….

OUFFFFFFF !!!! il s’en est fallu de peu…

Allez, sortons vite prendre l’air afin de reprendre nos esprits.

Shootés par Marie la propriétaire du bar des motards, nous paradons sur le trottoir, les organismes réchauffés par un combustible interne de première bourre !

Et comme le veut la tradition, afin que la bande de chacals mécréants puisse se laisser aller à déverser son florilège de remarques fielleuses (empreintes de la plus basse des jalousies), votre serviteur s’est prêté au rituel de l’intervention mécanique sur une fière italienne au caractère affirmé.

Voici donc Roland jouant de la perceuse et de la pince à rivets Pop, afin de remettre en place une plaque d’immatriculation fugueuse, eu égard aux généreuses vibrations de la belle de Mandello-del-lario.

En arrivant au restau, je m’étais rendu compte que la plaque ne tenait plus que par un rivet et qu’elle menaçait d’aller finir sa course dans le premier talus venu, faute de soins palliatifs rapides…

En demandant aux motards du bar s’ils avaient du fil de fer, un habitué (pas motard, mais quadiste dixit l’intéressé) s’est proposé d’aller chez lui tout à côté, pour nous chercher le nécessaire à la remise en état.
Aussitôt dit, aussitôt fait !

Merci encore à lui, ainsi qu’à Marie et Sébastien, les très sympathiques proprios du bar des motards, 7 Rue du Dr Dentu, 61120 Vimoutiers, pour leur accueil, leur sens de l’hospitalité et leur tartiflette !!!

Et… bien des choses à ceux qui n’ont pas encore compris que rouler sur une moto vivante en lieu et place d’un truc aseptisé, avait un prix !
Voici donc la fin de l’intermède folklorique anti machines de caractère, auquel j’ai souscrit de bonne grâce, afin que la masse motarde se laisse aller à son penchant naturel pour la calembredaine et le vannage en règles…

Allez, 16h passées, on est prêts à reprendre la route et à ….

pardon ? Koitesse ?…
Une communication urgente ?…
« Allo Houston, on a eu un problème… »

Finalement on nous annonce le retour de Thomas Pesquet plus tôt que prévu sur le plancher des vaches (mais dans sa Normandie natale, ce qui est mieux que ce qui était calé initialement dans les cartons de la NASA).

Vous noterez le tout dernier design arboré par notre astronaute, habillé de la tête au pied par Mr Pat « de Poulet Manuel » (private joke) Zemaster, designer officiel Dieppois de la campagne spatiale 2016/2017.

Je ne sais pas si mon ami Pascal est devenu un trou du cul, mais grâce au Dieppois, il a déjà tout d’un suppositoire géant !!!
Merci qui ? Merci le gnome !!!!

On taille la route par du plus direct, direction Bernay.

J’avoue que pour parodier les Monty Python dans « le sens de la vie », j’ai un peu-beaucoup les dents du fond qui baignent, ballotté sur ma moto.
Le trop plein de charcuterie, tartiflette et tarte normande (tout ça allègrement mélangé par les cahots de la chaussée), m’empêche de savourer le roulage, alors que nous avons doublé les degrés affichés (4° au tableau de bord) et qu’un très léger soleil fait son apparition par intermittence.

Tout le monde se pose au café de la gare, pour un ultime café / thé / tisane / chocolat (au choix) auquel je me soustrais, incapable de contraindre mon organisme ballonné à avaler quoique ce soit de plus !

Mes petits camarades, eux, ne se font pas prier.

Encore une belle occasion de refaire le monde, de dire un maximum de mal des absents (qui bien évidemment ont toujours tort), et de commenter le ramollissement de nos adhérents, la moyenne d’age n’étant pas des plus basses en cette rude journée de roulage…
Bref, on s’est fait plaisir entre vieux machins… ;o)

Une fois dehors, la (petite) troupe s’éclate.
Roland regagne ses contrées Havraises en solitaire.
Lydie choisit la route la plus directe pour rentrer sur Rouen.
Pascal et Françoise repartent chez eux dans l’Eure
quant à Pascal, Denis et moi, nous regagnons nos pénates en coupant via le Neubourg puis Elbeuf.

Une très belle et bonne journée de roulage et de convivialité.
Comme d’habitude, diront les habitués.

La preuve ? Personne n’a sorti son smartphone de tout le repas. Et ça c’est vraiment trop bon de privilégier l’humain, l’immédiat, au virtuel.
Parole de vieux con ! ;o)))

Arno

PS : je ne sais pas pour les autres, mais pour moi ça a été direct le canapé en rentrant, et mode digestion passive, façon python ayant avalé un impala et nécessitant quelques jours de repos après ce bel effort. Jeûne absolu le soir, impérativement !
Moralité : attention, trop de tartiflette tue la tartiflette !!!

 

 

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