Les deux vallées
Départ prévu devant la Mutuelle des Motards, rue Jacques LELIEUR. C’est un point de départ non obligatoire, évidemment. Mais il faut bien commencer quelque part!
Au départ de ROUEN, prenez la D6015 jusqu’à MAROMME, puis la D927 jusqu’à Malaunay.
Malaunay est une commune située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie. Elle est Territoire à Énergie Positive pour la Croissance Verte et labellisée ville Cit’ergie. Elle est engagée dans de nombreuses actions de transition énergétique et continue d’être soutenue et récompensée, comme en juin 2017 lorsqu’elle a été lauréate des Trophées du Développement Durable. Malaunay est également Ville amie des Enfants avec l’Unicef.
puis la D155 pour rejoindre MONTVILLE et CLERES.
CLERES:
Clères s’est édifiée autour d’un château fort dont les vestiges sont visibles à proximité immédiate du château actuel, au cœur du parc zoologique de Clères. Auparavant, la population était répartie sur les plateaux dans des hameaux dispersés : la Houssiette, les Marettes, le Mouchel et le Bois Hébert. Le Tôt et Cordelleville étaient autrefois des paroisses puis des communes possédant chacune église et cimetière encore existants de nos jours. Ce n’est qu’en 1823 qu’elles furent réunies à Clères.
Il existait à Clères un prieuré dit de Saint-Sylvestre qui dépendait de l’abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron. Sa chapelle a été démolie dans les années 1960 pour faire place à un groupe scolaire.
Après CLERES, prenez D3 pour rejoindre SAINT VICTOR L’ABBAYE.
SAINT VICTOR L’ABBAYE:
L’abbaye Saint-Victor de Marseille a été fondée au V e siècle par Jean Cassien, à proximité des tombes de martyrs de Marseille, parmi lesquels saint Victor de Marseille († en 303 ou 304), qui lui donna son nom. L’abbaye prit une importance considérable au tournant du premier millénaire par son rayonnement dans toute la Provence.
A SAINT VICTOR l’ABBAYE, tournez à gauche sur la D929, puis à droite sur la D57, pour vous diriger vers AUFFAY, par la vallée de la Scie.
Vous passerez par VASSONVILLE, SAINT DENIS SUR SCIE et arriverez à AUFFAY, par la D22.
AUFFAY:
Auffay est située dans la vallée de la Scie, dans le pays de Caux. Elle est à 7 km de Tôtes, à 9 km de Longueville-sur-Scie, à 11 km de Bellencombre, à 13 km des Grandes-Ventes et de Bosc-le-Hard et à 15 km de Clères. Voir les Jacquemars.
Un jacquemart ou jaquemart est un automate d’art représentant un personnage sculpté en bois ou en métal, qui indique les heures en frappant une cloche avec un marteau.
Ils sont à peu près les seuls dans notre département, ces curieux jaquemarts d’Auffay, ces amusants automates qui sonnent l’heure dans une petite tourelle située près du portail sud de l’église. Et c’est leur rareté dans notre région qui nous incite à rechercher un peu l’origine et l’histoire de ces automates amusants et populaires, qui firent la joie de nos ancêtres, comme les petits jouets mécaniques modernes égaient encore aujourd’hui les petits enfants.
A vraiment dire, ces grotesques figurines, auxquelles bien souvent la légende a donné des surnoms drôlatiques, sortes de pantins auxquels d’ingénieux mécanismes fournissent les mouvements simplifiés de la vie, ne furent que les remplaçants des anciens guetteurs qui, perchés en haut des beffrois, signalaient tout d’abord les heures à son de trompe, indiquaient les incendies ou l’approche des ennemis. Plus tard, quand les cloches communales eurent pris place dans les campaniles des beffrois, ces guetteurs devinrent des clocheteurs ou des sonneurs, qui furent ensuite remplacés par ces automates mécaniques, exerçant la même fonction…. avec moins de peine et de fatigue.
Les anciens jaquemarts d’Auffay, – car ceux qui existent maintenant sont relativement modernes, – ne semblent pas remonter, autant qu’on peut en juger par leur costume, au dessus du XVIIe siècle. Ils faisaient certainement partie d’une horloge ancienne qui devait présenter un certain intérêt, si l’on en juge par le soin que les habitants d’Auffay en prirent depuis longtemps. La première mention que l’on rencontre des jaquemartsd’Auffay, ou plutôt de l’horloge, se trouve dans le compte de 1691 où l’on voit qu’un sieur Nicolas Hébert était payé 35 livres pour conduire l’horloge, et que 25 livres étaient données, quelques années plus tard, à un armurier Isaac Beatte, pour la réparer.
Le même armurier-serrurier la conduisit quelque temps ; puis lui succéda, en 1727, un sieur Jacques Bonnechose. Les réparations sont, du reste, assez nombreuses. Tour à, tour, on voit qu’elles furent faites, en 1703, par Jean Ballue, qui était horloger d’Yvecrique, et, en 1741, par le sieur Pitoize, qui est qualifié de maréchal et cavalier en garnison à Auffay. A cela, rien d’extraordinaire, car les maréchaux comme les Armuriers et les Eperonniers faisaient partie de la corporation des Horlogers. Il y avait également au XVIIIe siècle de bons horlogers dans les campagnes : Martin de la Londe, à Pauville, Philippe Marie à Blainville, Gunard dit Vendôme qui répara le Gros-Horloge de Rouen, demeurant à Alizay.
Si l’on en juge par l’importance de la somme, l’horloge d’Auffay dut être, en très grande partie, refaite en 1762, date à laquelle on paie 200 livres comme, à-compte à l’horloger Charles Sauvage, qui devait habiter Buchy, car le même compte indique que Nicolas Bandart, voiturier, « pour avoir porté et rapporté l’horloge à Buchy reçut 4 livres 5 sous ». En même temps, on payait « la viande, le cidre et les oeufs, pour la nourriture des horlogeurs qui ont placé l’horloge. » En 1768, la fabrique payait encore à Simon Vallot, horlogeur, de nouveaux travaux, et le même praticien exécutait, le 22 mars 1787, « deux pignons à Paquet Chivière et Auzou Bénard », les deux figurines automatiques qui ornaient l’horloge.
Houzou Bénard et Paquet Sivière, ! Ce sont bien là, en effet, les deux noms populaires des deux jaquemarts cauchois. Houzou Bénard et Paquet Sivière, deux noms comme disait l’abbé Cochet, plus connus dans le pays que ceux de grands conquérants comme Alexandre ou cmme César ! Ah, si jamais Houzou Bénard et Paquet Sivière, férus de politique, s’étaient présentés au scrutin de liste, ils auraient assuré le succès de leur parti ! Au demeurant, les deux jaquemarts, postés dans leur petite loggia comme dans un guignol, représentaient deux bons paysans, vêtus à la mode du XVIIe siècle, avec la collerette, le pourpoint à basques relevées et la culotte courte. L’un, c’était Houzou Bénard, portant un chapeau relevé en avant et rabattu en arrière, comme le capot ciré des marins. L’autre, Paquet Sivière, arborait un feutre retroussé cavalièrement. Par contre, tous deux fumaient la pipe et tous deux portaient, accrochées à la ceinture, de grosses clochettes, sur lesquelles ils frappaient avec une sorte de marteau allongé !
Quelle était l’origine de ces deux compères, sur lesquels les documents d’archives et la tradition orale sont muettes ?
Sans aucune preuve, l’abbé Cochet a avancé que les deux fantoches cauchois pourraient bien être les portraits… animés de deux protestants du XVIIe siècle, qui, pour, quelque outrage envers la religion catholique, auraient été condamnés à payer l’horloge et à sonner les heures. Et il cite, à ce propos, l’horloge de Saint-François du Havre, placée en 1652 et provenant d’amendes infligées à des protestants qui avaient injurié le Saint-Sacrament et le pavage de l’église de Saint-Rémy, à Dieppe, payé par un gentilhomme protestant, M. de Crèveceeur, pour avoir traversé, à cheval et sans se découvrir, une procession allant à Janval.
Simples hypotèses, mais ce qui est certain, c’est que les deux noms d’Houzou Bénard et de Paquet Sivière sont bien normands et bien cauchois. Ce nom d’Auzou, qu’on retrouve comme prénom et comme nom, et qui figure même dans le nom de lieu : Auzouville est bien du cru et on en citerait de nombreux exemples. On trouve même dans les comptes d’Auffay un ouvrier charpentier, cité en 1692, qui s’appelle Audou Jullien. Quant à Paquet Sivière, ou Chivière, prononcé à la normande, il ne sent pas moins le terroir.
Pourquoi ces deux compagnons, portant la clochette suspendue à la ceinture, ne seraient-ils pas immortalisés sous une forme amusante, deux clocheteurs de confrérie, comme on en voit encore dans les Charités de l’Eure ? N’existait-il pas à Auffay une confrérie du Saint-Sacrement et de Saint-Michel, datant de Georges d’Amboise, et dont les statuts furent approuvés en 1513 ? N’existait-il pas encore en 1729 une confrérie de Sainte-Barbe, sans compter celles de Saint-Adrien, de Saint-Eloi, de Saint-Crespin ?
Ne voit-on pas, en 1691, figurer dans les comptes un sieur Robert Audrieu, qualifié de clocheteur et payé 12 livres ? Chose curieuse, d’après Henry Havard, ce nom de clocheteur était justement au XVIIe siècle, le nom que l’on donnait aux jaquemarts, notamment à celui de la Samaritaine, dont nous reparlerons. A Auffay, également, sur une inscription dans l’église, concernant un sieur Audou – toujours la même variante du nom d’Auzou – Audou Lenfant; seigneur du Hanouart, il est question de messes clicquées, c’est-à-dire annoncées dans les rues par une sonnerie funèbre ou cliquette agitée par le cliqueteur.
Si cette hypothèse ne séduisait pas le public, peut-être pourrait-on se demander encore si les deux fantoches, fumant leurs pipes, ne sont pas les figurations de ces deux soldats qui durent en 1634, être équipés par la paroisse d’Auffay et envoyés par elle au service du Roi. On voit que la paroisse leur fit faire des habits avec aiguillettes, jarretières et lizet, deux grands chapeaux de 65 sous, et des épées et des baudriers achetés à Dieppe. Nos deux bonshommes rappelaient-ils le souvenir de ces miliciens cauchois ?
Quoi qu’il en soit, Houzou-Bénard et Paquet Sivière disparurent lors du terrible incendie déterminé par un coup de tonnerre, dans la nuit du 3 au 4 octobre 1867 et furent détruits ainsi que l’horloge. Mais ils devaient renaître de leurs cendres. Un amusant chanteur local, Benoit Alexandre, qui, avant la disparition des deux jaquemarts, avait chanté leur gloire, provoqua une souscription qui atteint 500 francs, qui, joints aux 800 produits par la vente du très intéressant opuscule d’Isidore Mars, ancien chef d’institution, sur l’Incendie d’Auffay, permirent de ressusciter Houzou-Bénard et Paquet-Sivière.
Tandis qu’on replaçait la nouvelle horloge due à M. Roy, de Sainte-Austreberthe, on replaçait également les deux nouveaux jaquemarts, en bois de chêne, de 1 m.10 environ de hauteur, sculptés, croyons-nous par la maison Bonet, avec leurs cloches de 15 kilogs fixées sur le ventre et que, par un mécanisme ingénieux, le marteau vient frapper tous les quarts d’heure. A chaque tintement, Houzou-Bénad et Paquet-Sivière tournent la tête, se faisant face. Dans l’ancienne horloge, les automates, en plus du quart de tour, se saluaient. Qu’importe, du reste, un salut de plus ou de moins, l’essentiel est qu’ils aient pu reprendre leur poste, pour l’amusement des touristes !
En dehors des jaquemarts d’Auffay, comme curiosité d’horlogerie populaire, on ne trouverait à mentionner, à Rouen, que l’horloge astronomique de l’ancien Palais des Consuls, très vantée par son propre auteur David Thorelet, où l’on voyait un petit Cupidon « qui, d’un de ses doigts, montre en quel jour du mois on est ». Le bras gauche du petit Amour, suivant l’auteur, s’allongeait depuis le 21 décembre jusqu’au 21 juin et se raccourcissait ensuite. Mais l’horloge des Consuls marchait cahin-caha et c’est ce que constata, en 1661, l’illustre horloger Balthazar Martinot. Une ancienne horloge du Palais-de-Justice, citee dans les Récréations historiques de Dreux de Radier, devait aussi faire mouvoir quelques automates. Il est dit, en effet, que « les badauts restoient trois quarts d’heure pour voir les effets du méchanisme de l’horloge du Marché-Neuf et pour entendre l’heure et chanter le coq ». L’horloge de Saint-Ouen était légendaire et montrait, elle aussi, des figurines automatiques, puisque Dreux de Radier constate. qu’on la disait construite par le diable ou par un sorcier, tout comme l’horloge de Strasbourg ou celle de Lyon.
Il n’y a guère d’autres jaquemarts en activité, dans notre région normande, que ceux que nous venons de citer, mais ailleurs, surtout dans les Flandres françaises, en Belgique, en Suisse et en Allemagne, ces automates légandaires sont nombreux pour le plus grand amusement des foules. Il se pourrait même, que ce nom de « Jaquernart » tirât ses origines de quelque terme étranger ! On a, du reste, discuté tant et plus sur cette étymologie mystérieuse. Pour Lacurne de Saint-Palaye, Jaquemart vient de Jackman, homme armé d’une lance ; pour Ménage, il vient de l’habillement des anciens guetteurs qui revêtaient une jaque ou jaquette de mailles, .d’où le mot jaccomardus qu’on ne trouve nulle part, du reste.
Pour d’autres, c’est le nom de l’habile artisan qui construisit ces premiers automates, Jacques Marc ou Jacques Mark ; pour d’autres, c’est un diminutif de Jacques Marteau, par similitude avec l’instrument qu’ils brandissent ordinairement, ou une altération de Jacques Aimard ou Aymard, qui aurait été un ouvrier distingué.
En réalité, il n’y a que les automates de Notre-Dame de Dijon, automates fort célèbres qui portent ce nom de « Jaquemart » et Gabriel Peignot, dans l’amusante notice qu’il leur a consacrée, ayant dit qu’ils avaient dû être fabriqués par un ouvrier lillois, on n’a pas tardé à retrouver dans cette ville, en 1408, un serrurier, nommé Jacquemart Yolens, venu de Mons-en-Hainaut, auquel on a attribué la création des fameux « Jaquesmarts » dijonnais. Cependant, d’après les dires de M. Henri Chabeuf, le nom de Jaquemart n’apparaît dans les comptes qu’en 1500 ; auparavant l’automate est ainsi désigné : « l’homme qui fiert du marteau la cloche de l’orloge ».
Ceci s’explique car il n’y eut tout d’abord qu’un personnage à l’horloge de Dijon, quand Philippe-le-Hardi, duc de Bourgogne, suivant Froissart, après la bataille de Rosebecque, l’amena de Courtray où elle était, jusque dans la ville bourguignonne, pour punir les Flamands d’avoir refusé à Charles VI de rendre les éperons dorés des chevaliers français, tués en 1312. A Jacquemart s’ajouta bientôt une figure de femme, Jaqueline. En 1610 et en 1714, lorsque les serruriers Casal, Jean Valet et Sonnois procédèrent à une restauration générale, on ajouta un petit enfant chargé de sonner les dindelles, et que célébra en vers Aimé Piron, le père de l’auteur de la Métromanie. Réparés en 1500, en 1588, en 1592, en 1689, refaits presque complètement en 1884 par M. Château, qui a restitué l’un des automates et réparé l’autre, Jaquemart et Jaqueline, fumant leurs pipes, n’ont pas moins continué à servir de thèmes burlesques aux rimeurs bourguignons, comme au temps où Changenet, le bon vigneron dijonnais, les dépeignait ainsi :
Jacquemart de rien ne s’étonne.
Le froid de l’hiver, de l’automne,
Le chaud de l’été, du printemps
Ne l’ont su rendre malcontent.
Si simples fussent-ils comme mécanisme, les Jaquemarts de Dijon furent les premiers automates mis en mouvement par des poids moteurs, contrairement à ceux qui figuraient dans les anciennes horloges à eau ou clepsydres, venues de Chine ou d’Orient, comme celle donnée par les Arabes à Charlemagne et où l’on voyait douze cavaliers frapper les heures.
Bientôt, cependant, la mode des Jaquemarts se répandit en France. Faut-il citer Martin et Martine, ces deux Maures à la figure peu avenante qui sonnent les heures sur le campanile de l’Hôtel-de-Ville de Cambrai ? Martin et Martine datent de 1510 et M. Durieux a écrit sur eux un, intéressant opuscule où il rappelle le proverbe : « Il a été à Cambrai ; il a reçu le coup de marteau ! »
Faut-il citer les trois marmousets placés dans une loggia sur la façade du joli Hôtel-de-Ville de Compiègne, les Picantins, trois guerriers du temps de François 1er qui, de leurs longs marteaux, piquent les heures sur trois cloches placées à leurs pieds ? Faut-il encore rappeler, sous une arcade gothique, le paysan et la paysanne du beffroi d’Avignon, de la Tour Gloriette, qui semblent sonner à tour de bras la cloche des heures ?
Ces Jaquemarts sont les plus connus, mais, il en existe encore d’autres en France. Enlart dans son récent ouvrage sur l’Archéologie civile, rappelle, en effet, Mathurin à la Porte-du-Haut-Pont de Saint-Omer ; les Deux escrimeurs qui, à l’Hôtel-de-Ville de Calais, croisent le fer ; la statuette de La Mort qui, à Saint-Martial de Limoges, sous la forme d’un squelette, ouvrant les machoires et tournant la tête, frappe de sa faulx sur le globe terrestre pour sonner les heures ; les Jaquemarts de 1a cathédrale de Lavaur, dans le Tarn, et ceux de Lambesc, dont Mme de Sévigné a parlé en une de ses lettres ; ceux de Niort, en Poitou.
Il en existait encore d’autres, mais qui sont, disparus actuellement. A Paris, tout d’abord celui de la Samaritaine, célébré en vers et en prose par les écrivains du XVIIe siècle. Il en est parlé, notamment, dans La Lettre consolatrice escripte parle général de la Compagnie des Clocheteurs de France, en 1622, par Scarron, et par Berthod dans sa Description de Paris.
Regarde un peu ce Jaquemart
Testebleu ! Qu’il fait le monart.
Ne soyons pas trop étonnés
S’il frappe l’heure avec son nez !
Il y avait encore le Jaquemart de l’église Saint-Paul, dont il est parlé dans Les Caquets de l’Accouchée, dans le Testament de Tabarin et dans le Paris ridicule de Claude Petit.
Peignons à la postérité
Ce Caudenot emmaillotté
Qui fait là-haut la sentinelle !
Que les dames ont mis ton nom
Jaquemart, en si beau renom !
Disparu aussi le Jaquemart du Château d’Anet, où on voyait un biche debout frappant l’heure de son pied, tandis que des chiens jappaient en arrière, ouvrant et fermant la gueule. Disparue aussi l’horloge de Clermont-Ferrand, transportée d’Issoïre en 1577 et où l’on voyait Mars et le Temps. Disparus les Jaquemarts de Fontainebleau, les Dieux et les Déesses exécutant une danse pendant que Vulcain frappait l’heure. C’est leur souvenir qui faisait dire, en 1695 à Louis XIII enfant répondant à sa mère : « Mamaga ! je sonne les heures comme le Jaquemart qui frappe sur l’enclume à Fontainebleau. » Et le petit roi, nous dit Hérouard dans son Journal, frappait vivement avec sa cuillère sur un plat d’étain.
En dehors de France, on retrouverait encore, quelqes jaquemarts existants et qui ont aussi leur légende.
Connaissez-vous Hans d’Iéna, dans la petite ville allemande ? C’est une tête monstrueuse – portrait du fou Klaus, bouffon de l’Electeur Ernest de Saxe -, dont la bouche s’ouvre quand l’heure va sonner. Uu vieux pélerin approche alors une pomme piquée au bout d’un bâton, mais quand la pomme va être avalée, la retire presteinent, soumettant le pauvre Hans au supplice de Tantale. Auprès, comme pendant à ce groupe grotesque, un ange agite à chaque heure son livre et sa sonnette.
Connaissez-vous aussi le groupe très pittoresque de. Lunden, en Suisse ? D’après la description donnée, par le Dr Helein, on y voit deux cavaliers du XVe siècle se rencontrant et se donnant autant de coups qu’il y a d’heures à sonner. Pendant ce temps, on voit les Mages, suivis de tout un cortège défiler devant la Vierge et offrir des présents, pendant que les anges sonnent de la trompette. Très curieux aussi le groupe du XVe siècle de la cathédrale de Roeskilde en Danemark, où l’on voit, un Saint-Georges pourfendant le dragon. Le même groupe, très pittoresque, existe encore à l’horloge de Bâle. A Lubeck, en 1405, on voyait les Douze apôtres sonnant les heures ; à Berne, à Nuremberg des automates, dans le même genre, et, à Liège, le fameux carillon était actionné par toute une série de petits personnages courant et frappant sur les tinterelles.
Les pays méridionaux n’ont pas non plus dédaigné les Jaquemarts. A Sienne, le beffroi était appelé la Torre del Mangia du nom d’un personnage automatique qui fraphait autrefois les heures sur le timbre de l’horloge. A Venise, l’horloge de Saint-Marc, construite en 1405, est non moins curieuse, avec son défilé automatique des Trois Rois devant la Vierge et son groupe de carillonneurs, frappant la cloche à coups de marteau ; à Medina del Campo, dans l’ancien royaume de Léon, est aussi notée l’horloge où l’on voit deux béliers se précipiter l’un vers l’autre, dans un combat acharné.
Comme on le voit, on pourrait mobiliser toute une armée de jaquemarts et d’automates, pantins et mannequins, fantoches et magots, sérieux ou plaisants, sévères ou drôlatiques, tous armés de marteaux ou de fléaux, tous sonnant. tintant, frappant, piquant et clochaillant – clochando, clocabilis – disait Rabelais. Toutefois, en dépit de l’ingéniosité de leurs mécanismes plus compliqués, il n’en est guère qui aient conquis une réputation aussi répandue que les jaquemarts d’Auffay, qu’Houzou hénard et Paquet Sivière, les deux compères qui, de leur petite guérite, tout en fumant leur pipe éternelle, semblent veiller de haut et de loin sur les destinées du bon pays cauchois !
Passé AUFAY et juste à la sortie de la ville toujours sur la D3, tournez à gauche par le chemin de la ferme « La Fosse » puis tournez à droite sur la D96. Attention virage délicat en montée et en virage à droite à 90 degrés.
Cette D3, aussi nommée « rue de l’ancien presbytère », vous mènera jusqu’à la Mairie de HEUGLEVILLE SUR SCIE. Tournez à droite de suite pour rejoindre de l’autre coté de la vallée, la D3 que vous avez quittée tout à l’heure. Tournez à gauche en direction de SAINT CRESPIN.
Le nom de la localité est attesté sous la forme Longa villa vers 1130, « Village en longueur »; Longueville la Giffard du Xe au XVe siècles, du nom d’une célèbre famille seigneuriale, les Giffard1.
A voir Château féodal construit au xie siècle par Gautier Giffard, seigneur de Longueville et Église Saint-Pierre.
CROSVILLE SUR SCIE, ANNEVILLE SUR SCIE, SAINT AUBIN SUR SCIE, LE PETIT ABBEVILLE,
POURVILLE SUR MER:
Ancien village de pêcheurs, Pourville-sur-Mer est devenu au début du XIX e siècle, une station balnéaire très appréciée en Haute-Normandie.
Ancien village de pêcheurs, Pourville-sur-Mer est devenu au début du XIXe siècle, une station balnéaire très appréciée en Haute-Normandie. Le village, dépendant de Hautot-sur-Mer, non loin de Dieppe, a d’ailleurs attiré de nombreux peintres de talent en son temps, à l’instar de Claude Monet qui y réalisa plusieurs paysages.
Après un développement important dans l’entre-deux-guerres, la station fut en effet l’une des destinations favorites du monde artistique parisien, notamment grâce à la présence d’un casino et d’autres hôtels de luxe. Cernée de falaises, le village de Pourville-sur-Mer séduit également par sa plage de galets et de sable fin, qui donne sur la Manche, ainsi que par sa vue imprenable sur Dieppe et ses environs. On peut y profiter des charmes d’une station balnéaire, et ce en plein cœur de la campagne normande, alliant ainsi tous les plaisirs.
DIEPPE PAR LE GOLF:
Dieppe, surnommée « la ville aux quatre ports », est située dans le Nord-Ouest de la France, plus précisément dans le pays de Caux, à 170 km au nord-ouest de Paris, au nord de la ville de Rouen, et à l’embouchure du fleuve côtier l’Arques qui se jette dans la Manche ; la ville est située dans la profonde vallée de l’Arques.
Les plus anciennes attestations du nom remontent au xie siècle : Deppae en 1015–1029, Dieppa en 1030, puis au xiie siècle : Deppa, Deupa ou encore Diopa4.
Ce nom est emprunté à une appellation transitoire de la rivière qui se jette en ce lieu dans la Manche. Cette rivière appelée Tella dans les textes mérovingiens et carolingiens, est désignée Dieppe (Deppae 1015-1029) après l’installation de colons anglo–scandinaves, avant de prendre le nom de Béthune (la Béthune se jette dans l’Arques près d’Arques-la-Bataille) « qui en l’état de nos informations n’est pas attesté avant le xvie siècle »4.
Le nom de Dieppe correspondrait soit au saxon deop5 ou l’anglo-saxon dēōp « profond »4,6, soit au vieux norrois djúpr de même sens4,7,8. L’explication par le saxon se heurte au fait que les Saxons n’ont guère laissé de trace dans la toponymie normande, notamment en Haute-Normandie, à l’époque de leurs raids et de leur installation aux ive, ve et vie siècles, la rivière est appelée Tella et non pas Dieppe, qui serait un nom plus tardif.
Il s’agit donc d’un adjectif substantivé dont la terminaison -a est la désinence féminine, sans doute par imitation du nom précédent Tella, d’où son sens de « la Profonde ». Cette terminaison -a a pu se confondre avec le vieux norrois á « rivière »8, d’où le sens global de « rivière profonde », ce qui en ferait un homonyme de la Djúpá, mot pour mot, « rivière profonde » en Islande.
ARQUES LA BATAILLE:
Arques-la-Bataille, dont le climat est influencé par la proximité de la Manche, est située à 6 km de Dieppe. Les rivières ont formé un paysage vallonné surmonté de plateaux crayeux. Le château fort d’Arques-la-Bataille a été édifié sur un site remarquable : un éperon rocheux étroit dominant la dépression perpendiculaire formée par les vallées de la Varenne, de la Béthune et de l’Aulne qui se rejoignent pour former l’Arques à 6 kilomètres de la Manche.
À la suite du décès de Henri III, le roi de Navarre protestant Henri de Bourbon est appelé à régner sous le nom d’Henri IV. Il déclare très vite vouloir « maintenir et conserver la religion catholique, apostolique et romaine » ; cependant, les grandes villes françaises se rangent derrière la Ligue et son chef, Charles de Lorraine, duc de Mayenne, frère cadet du défunt duc de Guise.
À ce moment-là, l’armée royale d’Henri IV n’est plus que l’ombre d’elle-même. Ce dernier ne peut compter que sur 20 000 hommes à peine pour conquérir un royaume qui se refuse à lui. Pour réaliser cette reconquête, il répartit son armée sous trois commandements distincts : le duc de Longueville pour la Picardie, le maréchal d’Aumont pour la Champagne tandis qu’Henri IV s’attribue la Normandie où il attend les renforts promis par la reine d’Angleterre Élisabeth Ire.
Ainsi, le 6 août 1589, Henri IV installe son camp et ses 8 000 hommes à Dieppe.
Du côté de ses opposants, on trouve Charles de Mayenne, chef de la Ligue, qui désire récupérer ce port stratégique de Normandie et surtout évincer Henri IV. Il rassemble 35 000 hommes (en plus des milices cambrésiennes et des Lorrains du marquis de Pont à Mousson) en vue d’un assaut de la cité.
Henri IV, en homme avisé, sait qu’une offensive face à une telle armée serait vaine, et que rester dans la cité de Dieppe serait suicidaire. Après avoir averti le duc de Longueville et le duc d’Aumont, il décide d’aller vers le bourg d’Arques et d’y placer des moyens de défense importants : il y fait des travaux de terrassement et consolide les fortifications. Se rendant maître du terrain, il se prépare au choc frontal avec les Ligueur smenés par Charles de Mayenne.
Entre le 15 septembre et le 29 septembre 1589, les Ligueurs menés par Charles de Mayenne lancent plusieurs assauts sur le bourg d’Arques et ses environs, mais l’élan du duc de Mayenne se retrouve vite brisé par l’artillerie royale. Ces attaques furent très meurtrières des deux côtés, et bientôt le manque d’hommes du côté d’Henri IV se fait cruellement sentir.
Le salut d’Henri IV vient de la mer le 23 septembre 1589 ; en effet, 50 Anglais, puis 1 200 Écossais et, enfin, 4 000 soldats britanniques envoyés par Élisabeth Ire débarquent d’Angleterre par vagues en moins de trois jours pour prêter main-forte au nouveau roi de France. 500 arquebusiers commandés par François de Coligny achèveront de faire basculer la victoire du côté du roi1. Devant cette situation, le duc de Mayenne préfère abandonner, et Henri IV sort vainqueur de cette première confrontation.
***
Distance : 170 kms
Niveau : Facile
Crédit photos : Cyril BackPixel
Laisser un commentaire