La Charentonne, elle est bonne !
Allez tiens… ça fait un petit bout de temps que je n’ai pas repris la plume pour le site de la Fédé.
Une zoulie petite balade automnale sur les routes perdues de notre belle Normandie.
Lever tardif pour ma pomme, mais je sors d’un gros roulage autoroutier la veille en soirée, et j’ai laissé à mon horloge biologique le soin de décider de ma participation ou non.
Comme elle n’est pas trop déréglée, elle me dit « GO ». Coup d’oeil dehors, sur la météo du jour (autre paramètre participatif ou non, vu que j’ai pas mal ramassé question hydrométrie lors de mon roulage de la veille) : c’est humide, mais il ne pleut pas.
Allez donc, c’est acté, le Guzzi ira traîner ses pirelli sur l’asphalte normand.
Il est 9h passés d’un chouille quand je me pointe au local de la Mut’.
Il y a déjà beaucoup de motos. A vrai dire, je serai le dernier, si on excepte… le coordinateur organisateur et sa moitié, qui pousseront le tête à tête avec leur oreiller jusqu’à l’extrême limite de l’acceptable.
13 motos (et comme je ne suis pas supersticieux je passerai ma journée à rouler dans cette position, en fin de cortège), pour 14 pimpins. A part Pascal qui emmène Françoise son indéfectible passagère, tout le monde se la joue en solo.
Que des habitués et têtes connues, à l’exception de Christine et de son 750 Kawa (déjà vue avec la Fédé), et de Manu, un collègue de Jean-Phi notre vice-coordinateur, venu avec deux de ses potes, Raynald et Yannick tous adeptes de quatre cylindres à vocation « qui marche bien ».
Pas de pluie au menu certes, mais la tendance est tout de même à une certaine humidité dans l’air, et niveau degrés, « y’a rien d’tro’ » comme le martèlerait Denis dans son patois local.
Sortie de Rouen au plus rapide, avec un traffic très modéré en ce samedi matin. Parce que, oui, pour une fois, on a dérogé à la traditionnelle sortie du dimanche, histoire de varier les plaisirs (et de s’offrir une possibilité de repli dans un choix de restaurants plus grand, au cas où le pique nique envisagé se verrait contrarié par une météo farceuse), en se calant sur nos agendas à la date du samedi.
L’avenir nous dira que c’était un choix heureux.
La route des roches de Oissel à Orival, toujours aussi sympa pour régaler nos yeux de détails troglodytes. On remonte sur les hauteurs, traversons le Roumois, pour passer au pied du château d’Harcourt. On gagne le point de départ de notre thématique du jour (suivre le cours de la Charentonne) via Nassandres et Serquigny.
C’est toujours un bonheur de pratiquer ces petites routes, malgré les contraintes qu’elles font endurer (avec un revêtement particulièrement bosselé et parfois bien frippé) à hommes et machines.
Nous traversons prestement Bernay, avant de reprendre le fil de notre cours d’eau.
Si les paysages sont à la hauteur, la température, elle, peine à en prendre ! Et c’est avec empressement que toute la troupe s’engouffre dans un des troquets du centre de Broglie pour consommer quelque breuvage ravigotant.
Dans ces moments là, faut « bouger » la meute, qui prend rapidement ses aises au chaud, et qui prolongerait bien la douceur de l’instant.
Pas de ça Lisette, le chef a ses impératifs, et la pendule tourne.
Hop… En deux coups les gros, nous revoilà marquant notre rivière à la culotte (comme diraient les footeux).
Les kilomètres défilent (à allure modérée, hein, je vous rappelle qu’on voyage sur des itinéraires bis, voire ter), et déjà l’Orne nous accueille. On a même le droit à des bouts de routes avec une esquisse d’herbe au milieu : nos préférées !!! Celles qui sentent bon le terroir et les découvertes qui régalent la pupille.
Mais bon, y’en a quelques uns que l’heure avancée rappelle à l’ordre, et il devient impératif de se poser pour sustenter la troupe (ah… l’Iron Butts c’est pas gagné pour tout le monde).
C’est à St Evroult Notre Dame Du Bois, au pied du plan d’eau, que nous alignons les machines avant de couper les moteurs.
La chance est décidément de notre côté, car le dieu Râ darde ses rayons sur nos têtes et sur les tables de pique nique qui n’attendaient que nous.
Là, deux écoles.
– celle foutraque, à l’arrache, des membres « historiques » des balades fédé, affichant sandwichs basiques, salades rudimentaires, et bouteilles d’eau.
Le kit de survie, quoi.
– l’autre, matérialisée par le trio Manu / Yannick / Ray, qui ne voyage pas sans bagages, et dont on comprend désormais mieux pourquoi.
Là, j’annonce du lourd. On voit bien qu’on a pas affaire à des perdreaux de l’année. C’est comme dans les campagnes Napoléonniennes. La victoire est au programme si l’intendance suit.
« No souçaille, les gars, y’a Manu qui gère !!! ».
On ne tortore pas dans la même catégorie, jeunes gens. Ici on a droit à des vraies assiettes (on a échappé de peu à la porcelaine, et de justesse à la nappe vichy sur la table), une bouteille de jaja tirée d’une cave qui respire le sérieux, un demi semi remorque de salade piémontaise préparée amoureusement par le gars Manu (cuistot de profession), bidoche de bête labellisée, fromage fermier…. N’en jetez plus, la cour est pleine !
Nous nous rassasions pendant que ces messieurs procédaient à un test-dégustation.
On a pas des vies faciles…
Tels le boïdé moyen, certains ont entamé leur processus digestif au soleil.
Tant d’énergie ne risque t il pas d’effrayer la jeunesse motarde, tentée par une découverte de l’univers FFMC ?
Le chef en profite pour exhiber son nouveau maillot Yam’ bien flashy, histoire qu’il n’ait pas cassé sa tirelire pour rien.
Entre vieux machins, la solidarité s’exerce et c’est tout naturellement que nous partons nous fondre au coeur des ruines de l’abbaye toutes proches.
Un esprit mal intentionné dirait certainement que nos statues sont d’époque, qu’on a tout des reliques d’antan, bref qu’on est des vieux machins….
Mais c’est pourtant toujours verts que nous parcourons de long en large ce qui subsiste de cette splendeur architecturale passée.
Et voilà déjà le moment de remonter en selle.
Nos montures, piaffantes d’impatience, nous attendent alignées comme à la parade.
Nous rebroussons chemin et repartons prestement par où nous sommes venus.
Une petite incursion dans le Calvados, nous permet de parcourir (brièvement, certes) le quatrième des cinq départements normands. Il aurait été trèèèèès gourmand de faire le choix d’ajouter la Manche (seul du club des cinq à manquer à l’appel de la sortie) à notre viron du jour.
Et surtout, elle nous amène à la source de l’Orbiquet, curiosité géologique unique en Normandie, où l’eau jaillit au pied des collines, à température quasi constante, quelle que soit la saison.
Je passerai sous silence les vannes potaches et autres saillies motardes à deux balles que n’ont pas manqué de s’échanger ces grands enfants, débridés dès qu’on les regroupe et leur laisse l’occasion de chambrer son prochain.
La prise des photos du lavoir, par exemple, contraint votre serviteur à s’allonger dans l’herbe pour s’affranchir du soleil pile poil dans l’axe de la photo.
Et que croyez vous qu’il advient ?
Ce faisant je me suis vautré dans une taupinière de première bourre qui me laisse couvert de terre.
Je dus subir stoïquement les quolibets de mes petits camarades à propos de mon inaptitude à prendre un virage ou planter un freinage sans me bourrer…
Que l’humain est cruel !!!
A peine le temps de regrimper sur nos motos, et déjà nous foulons le pavé d’Orbec.
Pause rafraîchissement pour la majorité des soiffards, petite promenade bucolique de découverte pour quelques rares autres. Toujours sous le soleil.
Cette fois ci, l’heure du retour a sonné, et c’est par un itinéraire un peu plus direct que le groupe prend le chemin de la maison. Groupe qui va s’étioler au fur et à mesure des motos qui bifurquent pour rentrer au plus court.
C’est à Pont Authou que je lâche l’affaire, mes 700 bornes de la veille commençant à me tirer sur la couenne, et surtout, désireux de ne pas repasser par Rouen pour le retour.
Le carré des derniers grognards poussera jusqu’à la Bouille, histoire de prendre à la fois un coup en bord de seine, puis un bac pour passer de l’autre côté, avant que chacun ne regagne ses pénates.
Encore un chouette coup de moto, avec une météo cool et des gens sympas.
What else ?
Arno
PS : quand on voit la météo de dimanche et de lundi, on peut se dire que samedi c’était « bonne pioche »…
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